Lead by Example

Ce samedi 6 avril 2013, réveil difficile à 4h15 , afin d’avaler un petit déjeuner « express ». Un brin de toilette et derniers préparatifs, en vue de cette première randonnée. Je passe en revue ma musette, tente d’adapter mon équipement aux conditions climatiques et sélectionne les outils nécessaires, puis je charge le tout dans mon véhicule.

5h35, départ vers Noisiel. 3°C s’affiche au tableau de bord ! Je redoute déjà les premières heures de roulage, qui s’annoncent glaciales… Arrivé à 6h00, je retrouve mon père, Claude, cyclotouriste amateur également, venu m’encourager.

Quelques minutes pour préparer le matériel, puis inscription auprès de l’organisateur du Brevet des Randonneurs Mondiaux (BRM) . La tension règne, les pré-inscrits, font des envieux parmi les cyclotouristes qui n’avaient pas pris l’option « réservation ». Malgré tout, la bonne humeur reprend vite le dessus et c’est dans cette joyeuse assemblée, que je retrouve Patrick, un cyclotouriste rencontré à l’occasion du Paris-Brest-Paris 2011, qui prépare de son côté le « Super Brevet Scandinave » (1 200 kilomètres au Danemark, en Norvège et en Suède).

Départ à 7h30. Le but est de parcourir 200 kilomètres, non balisés, en 12 heures maximum. Le vent fait vite sentir ses effets néfastes : sensation de froid renforcée et surtout progression ralentie !

Orienté au Nord-Est et assez violent, c’est 90 kilomètres de galère qui nous attendent jusqu’au premier pointage, à l’Est de Château-Thierry dans la Marne. Heureusement, que les paysages sont là pour nous faire oublier nos déboires : le Pays Fertois, la Marne et ses coteaux, les vignes, les caves de Champagne ; mais pas de temps pour la dégustation.

Arrivée à Mont-Saint-Père et pointage au Café de la Vallée, à 11h25 (90 kilomètres au compteur). Au menu : sandwich, soda et barre chocolatée. Pas vraiment diététique, mais ça devrait m’aider à récupérer de mon gros coup de bambou des dix derniers kilomètres. Pas le temps de profiter des premiers rayons de soleil, printaniers, donc timides. Il faut repartir ! La digestion se fera sur le vélo… Le froid qui m’a gagné pendant la pause, ne m’invite finalement guère à la flânerie. Vite, il faut que je me réchauffe, donc que je pédale !

Retour prévu par le Pays Briard, puis passage entre le Petit et le Grand Morin. Dans des paysages bucoliques, assez vallonnés, dotés d’un patrimoine architectural typique. La première partie est assez roulante et le vent nous est enfin favorable ! C’est à 28, 29, parfois plus de 30 km/h, que nous revenons gaiement et puis… Deuxième coup de moins bien de la journée ! Mes jambes tournent, mais inutile de leur demander plus ! Je plafonne à 24 km/h et propose à mes acolytes, de partir devant, pour ne pas les retarder. Je passe donc une bonne heure, seul, à réfléchir à mon engagement et à apprécier le paysage, comme il se doit, à mon rythme ! Finalement, un vrai moment de plaisir…

Arrivée avec un quart d’heure de retard sur les échappés du jour, je débarque un peu hagard au deuxième et dernier pointage à Rebais, à 14h00 (140 kilomètres au compteur). Un double café, une demi-banane et je repars en compagnie de mon père, qui fera les 60 derniers kilomètres à mon chevet.

Ce dernier tiers de randonnée, s’annonce mieux. Même si le vent a tourné et nous mène de nouveau la vie dure, les jambes répondent à nouveau . Le paysage perd petit à petit de son charme, à l’approche de l’arrivée. Les parties boisées alternant avec les pâturages, laissent place d’un coup, après un magnifique moulin, à l’autoroute, en vue de Marne-la-Vallée. A l’occasion des derniers kilomètres, les langues se délient et c’est toujours l’occasion de belles rencontres ! Une cyclotouriste gagnera le surnom de « GPS » suite à une erreur de parcours, un cyclotouriste de 70 ans me confiera qu’il lutte contre un cancer depuis 15 ans ! Ce qui ne l’empêche pas, sur un vélo, de mener la vie dure au vieux trentenaire que je suis !

Arrivée à Noisiel, à 17h10. Distance parcourue en 9h40, à une vitesse moyenne de 24 km/h. Mission accomplie, avec difficulté ! L’heure est venu de se restaurer, de remercier les organisateurs et de disserter vélos et randonnées, avec des passionnés. Vivement la prochaine randonnée !